Les Bivalves en Deux-Sèvres
Les réseaux hydrographiques de la Nouvelle-Aquitaine abritent une grande diversité de mollusques aquatiques. Parmi ces espèces, figurent les mulettes qui sont particulièrement sensibles aux modifications de leurs habitats aquatiques (assec, qualité de l’eau, continuité écologique, …). Les mulettes sont par conséquent de véritables indicateurs de la qualité de nos cours d’eau au même titre que peuvent l’être les espèces piscicoles et à ce titre doivent faire l’objet d’action de conservation.
Exemple de milieux favorables pour les Mulettes sur l’Argenton (gauche) et sur la Vonne (droite). Crédit Photos : Paulin Mercier
Les Bivalves sont des organismes filtreurs, se nourrissant des microparticules en suspension dans la lame d’eau. Leur présence dans les cours d’eau et étangs améliore donc la qualité de l’eau et d’en diminuer la turbidité.
Pour se reproduire, les Bivalves ont besoin de poissons hôtes, sur lesquels les glochidies (sortes de larves) vont venir se fixer au niveau des branchies. Elles vont ainsi rester plusieurs mois, se développant au dépens du poisson, sans pour autant le tuer, et finiront par se laisser tomber lorsque leur développement sera suffisant. La présence de poisson est donc primordiale pour le cycle de reproduction des Bivalves, et selon qu’il s’agisse de la Mulette épaisse ou de l’Anodonte des étangs, les poissons hôtes ne seront pas forcément les mêmes.
Les Bivalves vivent en moyenne quelques dizaines d’années, selon les espèces, l’acidité du cours d’eau et leur localisation géographique. Certaines espèces, comme la Mulette perlière, peuvent vivre jusqu’à 190 ans lorsque les conditions favorables sont réunies.
Espèces régionales et des Deux-Sèvres
Il existe en Nouvelle Aquitaine une dizaine d’espèces de Mulettes, dont la Mulette perlière (Margaritifera margaritifera) et la Grande Mulette (Margaritifera auricularia), fortement menacées et bénéficiant d’importants statuts de protection, ainsi que d’un plan national d’action en faveur de leur conservation.
En Deux-Sèvres, nous connaissons actuellement 8 espèces, et seule la Mulette épaisse (Unio crassus) présente un statut de protection. Cette dernière est très localisée sur un cours d’eau de Gâtine, où elle a été découverte en 2020 par Michel Bonnessée.
Les autres espèces sont plus communes et encore bien présentes dans la plupart des cours d’eau des Deux-Sèvres.
Sauvetage de 3 Mulettes méridionales/des peintres dans un bras mort en cours d’asséchement sur l’Egray et Anodonte des rivières filtrant l’eau sur la Viette. Crédit Photos : Paulin Mercier
Sur les 8 espèces, nous pouvons mentionner la présence de 2 espèces invasives, la Corbicule asiatique (Corbicula fluminea) et l’Anodonte chinoise (Sinanodonta woodiana). La première est présente dans la plupart des cours d’eau majeurs du département, parfois en quantité impressionnante, tandis que la seconde est pour le moment localisée sur la Sèvre Nantaise. Toutefois, sa présence vient d’être découverte dans plusieurs étangs de Gâtine, sa répartition pourrait être plus importante que nos connaissances actuelles le laissent supposer.
Tapis de Corbicules asiatiques sur l’Argenton et Anodonte chinoise sur la Sèvre Nantaise